Dernièrement, je lisais l'édition du mois de mai du magazine Clin d'Oeil. Un article a rapidement attiré mon attention : Bonnes à marier. Il s'agit d'une chronique qui relate les faits sur les mariages homosexuels.
Le voici donc, juste pour vous :
Bien que le mariage des Melissa Etheridge, Cynthia Nixon et autres Anne Laure de ce monde aient défrayé la chronique, les femmes semblent moins enclines que les hommes à se dire «oui» pour la vie. Au Québec, depuis 2004, 758 couples lesbiens se sont passé la corde au cou, contre 1029 composés d'hommes. Témoignages de «converties».
En 1993, Ann Robinson, alors professeure de droit à l'Université Laval, a été la première à soulever la question du mariage pour les couples de même sexe. Ipso facto, le mémoire qu'elle a présenté à la Commission des droits de la personne est devenu la référence principale dans le fameux cas Hendricks-Leboeuf. Bien qu'Ann Robinson ait livré ce combat pour les autres, après quelques années de concubinage, elle et sa conjointe ont décidé d'unir leur amour. À la question pourquoi, elle répond que, primo, elles s'aimaient et, secundo, politiquement, le geste allait de soi en raison de ses démarches professionnelles: «Les droits civils obtenus ces dernières années, surtout l'accès au mariage et à la maternité pour les lesbiennes, revêtent une importance semblable aux droits civils gagnés de haute lutte par les féministes, depuis les années 1970», observe celle qui vient de publier son premier roman, Et si j'en étais (éditions Vents d'Ouest), qui raconte une histoire d'amour entre deux femmes. Force est de constater que nous sommes à des années-lumière de l'ère duplessiste.
Quelques années et générations plus tard, Rosalie et Marie-Ève ont uni leurs destinées après huit ans de vie commune. «En février dernier, ma copine m'a rappelé que j'aurais pu la demander en mariage le premier jour et qu'elle aurait accepté sans hésiter..., raconte Rosalie. Comme si cette idée avait soudainement pris un sens différent, on s'est dit: pourquoi pas?» Les fiancées ont alors entrepris des démarches, mais ont dû tout annuler trois jours avant le mariage, car Rosalie devait se faire opérer d'urgence. Voulant toujours épouser sa princesse charmante, Marie-Ève a réussi à arrêter une nouvelle date, cette fois en juin, mois au cours duquel elles s'étaient rencontrées, huit ans plus tôt. Étant donné l'état de santé de Rosalie, elles ont choisi de célébrer leur amour de façon sobre, mais tout aussi significative. «Rien n'a vraiment changé depuis, si ce n'est que je me suis offerte entièrement à la personne que j'aime, et que nous avons enfin pu nous sentir égales aux couples hétéros. Ce geste n'a que confirmé une fois de plus que c'est avec elle que je voulais faire ma vie...»
Dommage que, pendant ce temps, plusieurs célèbres leaders pour la cause, dont Ellen DeGeneres, aient récemment vu leur mariage ne plus être reconnu. Si ici on avance, ailleurs on recule...
ENCADRÉ Les mariages gais en chiffres Nombre total de couples de femmes qui se sont unis à ce jour, au Québec: 2004: 97 (total : 245) 2005: 173 (total: 451) 2006: 272 (total: 621) 2007: 216 (total: 470) Nombre total de mariages gais hommes et femmes confondus. (Source: Institut de la statistique du Québec (Le bilan démographique du Québec Édition 2008)
ENCADRÉ Le saviez-vous? L'homosexualité a été considérée comme un crime jusqu'en 1969 En 2007, 98 % des mariages unissaient un homme et une femme. Le 2 % restant concerne des unions de personnes de même sexe.
Source : Clin d'Oeil - Valérie R. Carbonneau.